L'ambassadeur de la francophonie

Conçu comme une collecte exhaustive des emplois vivants de la langue sur tous les territoires francophones, le dictionnaire répond à un besoin avéré : il est le dictionnaire usuel de tous ceux qui parlent, écrivent et renouvellent la langue française. 

Les pays francophones ont très tôt représenté chez Paul Robert une perspective élargie sur le territoire linguistique du français. Aux parlers des régions françaises répondent les inventions lexicales du Québec, de la Belgique, de la Suisse, de l’Afrique francophone. Le rayonnement culturel de la langue dans toute l’étendue de la francophonie densifie le réseau des relations analogiques. Il utilise par contrecoup ces variations de sens pour étoffer le réseau d’analogies pour chaque entrée de son dictionnaire.

Les années 1970 sont marquées par les voyages de Paul Robert dans toute la francophonie. D’abord en Tunisie et au Québec en 1970 ; en 1972 en Suisse ; en mars 1972, il rencontre le roi Baudoin de Belgique ; en Italie, les éditions Signorelli deviennent partenaires pour le dictionnaire bilingue franco-italien ; l’apothéose a lieu en 1973 lors du voyage à Dakar, où la rencontre avec Léopold Sédar Senghor donne un cadre officiel à l’ambition résolument francophone de l’entreprise de Paul Robert. En 1976, il est sacré Commandeur des Arts et des Lettres. Parti du simple besoin de retrouver facilement le mot juste, Paul Robert à la fin de sa vie joue le rôle d’un véritable ambassadeur de la langue française.